Bibliographie de J. Habermas

Habermas : l'éthique de la communication / Jean-Marc Ferry. - Paris : P.U.F. , 1987. - 587 p.;22 cm. - (Recherches politiques). - Bibliographie. pp 567-581. - Index. - ISBN 2-13-O4O144-9 (br.): 1368 FB

thèse non publiée soutenue à l'Université de Paris I-Sorbonne sous le titre de "Ethique de la communication et théorie de la démocratie chez Habermas". Traducteur du premier volume de "théorie de l'agir communicationnel", J.M. Ferry, professeur de science politique à l'Université Libre de Bruxelles, poursuit des recherches au département de philosophie de l'Université Goethe de Francfort s/Main. Dans son ouvrage, il montre comment Habermas, loin de se contenter de la dénonciation de l'irrationnalisme d'une critique de la raison technicienne, entreprend une reconquête systématique de la raison qu'il redécouvre dans les liens qu'instaure entre nous la communication de tous les jours. L'idée de la raison pratique est , chez Habermas, reformulée en terme de "raison communicationnelle", dont la structure inter- subjective permet de discerner l'universalisation des intérêts dans la discussion. C'est donc là le fondement d'une éthique de la discussion qui exige la reconstruction d'un espace critique, ouvert et pluraliste au sein du politique. Au sein de ce espace se profilent des positions divergentes et concurrentes sur la légitimité: J.M. Ferry les examine et élucide les confrontations entre Habermas et Gadamer, Arendt, Adorno, Marcuse, Horkheimer, Popper, Albert , Apel, Castoriadis et bien d'autres...

les linéaments d'une reconstruction du matérialisme historique visant à reconstruire le marxisme en dépit de la postmodernité et de l'effondrement du référenciel socialiste. Habermas recourt aux sciences sociales contemporaines et à leur méthodologie propre pour faire sauter les verrous conceptuels par lesquels le marxisme s'interdit le développement de son activité heuristique

Histoire de l'argumentation, ce livre examine les principales positions de la pensée moderne, du kantisme au pragmatisme anglo-saxon, en passant par la tradition herméneutique allemande, pour mettre à jour les structures des prcessus de recherche qui déterminent la validité des énoncés scientifiques. C'est donc une confrontation épistémologique entre le positivisme, (et sa prétention incarnée par Popper, Hempel et Oppenheim à définir des critères universels de scientificité), la phénoménologie husserlienne (dont Habermas critique l'illusion d'une science pure tout en reconnaissant la validité de la critique par Husserl de l'objectivité), les sciences historico-herméneutiques qui visent à une interprétation des faits historiques, et une théorie critique quii se refuse à dissocier la réflexion épistémologique de ses prolongements politiques, se situant dans le cadre global d'une anthropologie des connaissances.

ce volume confronte en deux articles Habermas et Rawls, c'est à dire un "républicanisme kantien" par opposition à un "libéralisme politique" sur le fond commun de la modernité et de la volonté de préserver l'espace public de discussion rationnelle.

une oeuvre majeure : Dans le contexte de la modernité qui ne peut se passer d'une raison procédurale, une réinterrogation du concept de droit qui mesure l'écart entre le sociologie du droit et la philosophie de la justice, dans une volonté de redéfinir les rapports entre la morale et droit et de préciser le concept normatif de politique délibérative. Le but de l'entreprise étant de faire coincider démocratie radicale et Etat de droit.

Logique des sciences sociales et autres essais / J. Habermas ; traduction et avant-propos de Rainer Rochlitz.
Paris : PUF, 1987. - (philosophie d'aujourd'hui). -

Ces textes s'échelonnent sur une quinzaine d'années, de 1966 à 1982 et doivent être considérés comme le laboratoire où se force la théorie de l'agir communicationnel. On notera une étude critique de l'herméneutique gadamérienne, une réflexion sur le statut de la vérité, et une réflexion épistémologique sur les sciences sociales par rapport aux sciences de la nature. Le volume se termine par l'élaboration de la pragmatique universelle.

S'appuyant sur une analyse lucide de la modernité, Habermas montre que la tache philosophique de médiation de la rationalité est non seulement possible mais essentielle. Il met en place, à partir de l'éthique de la discussion de Apel (voir : l'éthique à l'âge de la science : l'a priori de la communauté communicationnelle et les fondaments de l'éthique / K.O. Apel; introd. de R. Lellouche.- Lille: Presses Universitaires de Lille,1987. ), une théorie philosophique des relations humaines dans la société contemporaine. Elle conduit à une morale non prescriptive dont les principes sont liés à la garantie de l'intercompréhension. Si au départ tout est permis, cette permissivité se trouve être limitée, non pas de l'extérieur (en référence à un impératif catégorique ou à une instance métasociale) mais de l'intérieur des relations interpersonnelles et sociales. Ces relations s'expriment dans le langage qui en est le vecteur authentifiant et constitutif. Habermas décèle deux niveaux de rationalité: un niveau purement formel (celui de la logique, par exemple) et le niveau cognitif, qui met l'individu en rapport aux mondes objectif, subjectif et social. Habermas articule ces rapports à sa théorie de la modernité, considérée comme une remise en question toujours plus avancée des conventions traditionnelles. Une telle remise en question est sans doute un désenchantement, mais elle est aussi une ouverture qui rend possible une redéfinition des rapports sociaux, redéfinition dont la légitimité doit être recherchée dans l'agir communicationnel.

La pensée postmétaphysique : essais philosophiques / J. Habermas.
Paris : A. Colin, 1993. - (Théories). -

Profils philosophiques et politiques / Jürgen Habermas ; traduit de la 1re édition par F. Dastur,J.R. Ladmiral, et M.B. de Launay.
Paris: Gallimard, 74.- Titre original: Philosophisch-politische Profile, 1971,1981. - réédité en 1987 dans la collection "Tel". -

A travers ces profils de huit penseurs allemands (de Martin Heidegger à Wittgenstein, en passant par Marcuse, Bloch, Adorno...) H abermas interroge la philosophie allemande en la resituant dans l'Histoire. La question qu'il cherche à résoudre est celle de la légitimité d'une réflexion philosophique dans une époque marquée par la Shoah. Habermas confère à la philosophie la tâche de préserver la possibilité d'un discours rationnel indispensable au fonctionnement de la démocratie, dans cette optique, elle relève aussi de l'éthique sociale visant une société émancipée.

Pour Habermas, la complexification croissante des sociétés industrialisées aboutit à une redéfinition des contradictions sociales dans le sens d'un refoulement de la lutte de classes et à un déplacement de la crise économique vers un faisceau de crises touchant ce qui, selon Marx, relevait de la superstructure: crise de légitimation, de motivation, de rationalité. Habermas constate aussi l'affrontement entre le marxisme dogmatique et la systémique, sa théorie critique intégre cette confrontation en réinterrogeant la légitimité, en terme de raison, de la recherche d'intérêts universalisables et de la fondation de normes de vérité. Sa réponse réside dans la constitution d'une pratique d'intercommunication rationnelle, ouvrant la voie à une éthique appropriée au monde contemporain et laissant ouverte la possibilité d'un combat "contre la stabilisation d'un système social pseudo-naturel qui s'effectuerait par-dessus la tête des citoyens".

La technique et la science comme "idéologie" / Jürgen Habermas ; traduit de l'allemand et préfacé par Jean-René Ladmiral.
Paris: Gallimard,1978. - 221 p. ; 2O cm. - (Les essais ;CLXXXIII). - Titre original: Technik und Wissenschaft als "Ideologie", Francfort s/Main,1968. - contient une note éditoriale (p.212): Les chapitres qui composent cet ouvrage reprennent cinq articles déjà publiés précédemment par l'auteur et dont voici respectivement les références:

• Technik und Wissenschaft als "Ideologie" : première version légèrement abrégée parue d'abord dans Merkur, vol 243, juillet 1968. , p.591-61O., et vol.244,août 1968,p.682-693.
• Technischer Fortscritt und soziale Lebenwelt : paru d'abord in Praxis,vol 1-2,1966, p. 217-228. (Zagreb).
• Verwissenschaftlichte Politik und öffentliche Meinung : chapitre rédigé sur la base d'une contribution portant même intitulé, au volume d'Hommage à Hans Barth : R. Reich, dir. , Humanität und politische Verantwortung, Erlenbach-Zurich, 1964,p.54-73.
• Erkenntnis und Interesse : leçon inaugurale prononcée le 28 juin 1965 à Francfort, première parution in Merkur, vol 213, décembre 1965, p. 1139-1153. Arbeit und Interaktion. Bemerkungen zu Hegels Jenenser Philosophie des Geistes : première parution in H. Braun et M. Riedel (dir.), Natur und Geschichte. Karl Löwith zum 7O. Geburtstag, Stuttgard,1967,p. 132-155.

Le technicisme qui est ici critiqué par Habermas aboutit à faire fonctionner la savoir scientifique et la technique en tant qu'idéologie légitimant et voilant les rapports sociaux capitalistes. Une "archéologie" de la notion de progrès nous dévoile la science et la technique comme une force productive essentielle au monde industrialisé. La théorie marxienne de la valeur-travail centrée, sur la production matérielle de la marchandise, doit être revisée et faire place à une critique de la production du savoir. Critique d'autant plus essentielle qu'une cybernétisation totale de la société rend possible l'objectivation complète de l'humain. Habermas dévoile dont l'intérêt sous- jacent aux décisions techniques dont la neutralité n'est qu'apparente et aborde ainsi une question centrale: comment le consensus social peut-il s'opérer dans les société industrielles avancées?

Théorie de l'agir communicationnel /Jürgen Habermas ;traduction de Jean-Marc Ferry et Jean-Louis Schlegel.
Paris : Fayard, 1987. - 24 cm. - (L'espace du politique). - Titre original: Theorie der kommunikativen Handelns, 1981.

• Tome 1. Rationalité de l'agir et rationalisation de la société. - 448 p.
• Tome 2. Critique de la raison fonctionnaliste. - 48O p. -

Habermas présente la Théorie de l'agir communicationnel comme suit : "la Théorie...tente de poursuivre l'élaboration de quatre thèmes de la pensée post-métaphysique. Par l'esquisse d'une pragmatique formelle, je voudrais radicaliser le tournant linguistique qui, depuis Frege, ainsi que dans le structuralisme, ne fut accompli qu'au prix d'abstractions inadéquates. Par les concepts complémentaires de monde vécu et d'agir communicationnel, j'entend donner tout son sérieux à cette mise en situation de la Raison qui...ne fut accomplie que dans la dépendance à l'égard de la philosophie de la conscience. Une raison incarnée dans l'agir communicationnel permet d'appréhender l'ensemble dialectique que composent l'ouverture langagière au monde et les procès d'apprentissage dans le monde. En analysant la base de validité des discours, je voudrais surmonter le logocentrisme qui a marqué effectivement la tradition occidentale. ... Sur cette voie, on peut prendre congé du concept d'Absolu mais également de la pensée totalisante de la philosophie de la réflexion s'incluant elle-même avec le monde (Kant, Hegel). Bien qu'elle travaille ces thèmes de pensée philosophiques, la théorie de l'agir communicationnel demeure en son noyau une théorie de la société".

De l'éthique de la discussion / J. Habermas ; traduit par Mark Hunyadi.
- Paris : Cerf, 1992. - (passages). -

Cet ouvrage poursuit la réflexion entamée dans Morale et communication et cherche à dépasser l'opposition entre un universalisme abstrait et le relativisme. La problématique centrale devient dans cette perspective les conditions de validation d'une norme éthique plutot que celui de la justesse d'une conduite. Les questions morales deviennent, dans cette démarche, décidables au terme d'une procédure argumentative et se distinguent des choix éthiques individuels.

La colonisation du quotidien, sur la situation intellectuelle en Allemagne Fédérale / Jürgen Habermas; traduit de l'allemand par Gérard Raulet. . -

voir ESPRIT : mensuel , décembre 1979. p.34-52

La scène de la terreur: lettre en défense de la république / Jürgen Habermas; traduit de l'allemand par Charles Chauvin.
voir ESPRIT : mensuel. - décembre 1977. - publié dans la revue Merkur en octobre 1977.

Habermas, l'activité communicationnelle.
voir LES CAHIERS DE PHILOSOPHIE n°3 Université de Lille. - p. 73.

Théorie critique et recherche-action: l'héritage habermassien/ Yves Ledoux.
voir : REVUE DE L'INSTITUT DE SOCIOLOGIE, Bruxelles:ULB. - 1981/3 pp.623-633.

Jürgen Habermas / Guy Petitdemange.
voir : ETUDES ,janvier 1988. - p. 69.

Réconcilier la modernité avec elle-même / Jean-Louis Schlegel.
voir ESPRIT, N°131, octobre 1987. - p.115-119. Compte-rendu de "Théorie de l'Agir communicationnel" / J. Habermas.